PALMARÈS | LES 10 MEILLEURS FILMS DE 2017
- Francis Dupont
- 29 déc. 2017
- 4 min de lecture
2017 aura été une année charnière dans le monde du cinéma. Évidemment, l'affaire Weinstein a déclenché un mouvement de dénonciations et une conversation nécessaire et importante. Reste à voir si l'industrie saura écouter les victimes et changer véritablement cette culture d'oppression et de violence. Pour ce qui est des films, on retiendra 2017 comme étant une année qui a laissé plus de place aux minorités, particulièrement à la communauté LGBTQ qui a vu de nombreuses productions de qualité s'illustrer.
Voici mon humble palmarès des 10 films qui se sont démarqués en 2017 sans pour autant être tous des chefs-d'oeuvre.
Pour ce palmarès, je n'ai pris en considération que les films ayant pris l'affiche au Québec au cours de la dernière année.
10. Les Oubliés de Martin Zandvliet (v.o. Under sandet)
Épisode oublié, mais pourtant troublant de l'après-guerre, Les Oubliés relate l'histoire d'un groupe de jeunes soldats allemands capturés et forcés de déminer les côtes danoises. À mi-chemin entre le film historique et le thriller, Martin Zandvliet déterre une sombre page de l'histoire militaire récente pour en faire un film déstabilisant.
9. Julieta de Pedro Almodóvar
Un Almodóvar à la hauteur du nom! Julieta marque un retour en force pour le géant du cinéma espagnol après quelques films plus oubliables. Tragique, mélodramatique, coloré et... rempli de personnages féminins texturés, toutes les composantes "almodóvariennes" sont réunies pour créer un magnifique long-métrage sur la filiation.
8. Dunkerque de Christopher Nolan (v.o. Dunkirk)
Avec Dunkerque, Christopher Nolan crée un précédent parmi les films de guerre. Son dernier long-métrage entre directement au panthéon des plus grands films de ce genre, là-haut avec le Saving Private Ryan de Spielberg et l'Apocalypse Now de Coppola. Ce film choral sur l'opération de sauvetage des soldats britanniques prisonniers sur les plage de Dunkerque durant la Seconde Guerre mondiale, est probablement la plus grand réussite technique de l'année grâce à ses images à couper le souffle, son montage alterné et son son anxiogène.
7. Moi, Daniel Blake de Ken Loach (v.o. I, Daniel Blake)
Impossible de se méprendre lorsqu'on regarde Moi, Daniel Blake, on reconnait le cinéma engagé de Ken Loach à son meilleur. Difficile de ne pas sympathiser avec le Daniel Blake en question qui est le prisonnier d'une assistance sociale bornée. Il est possible d'accuser le vétéran cinéaste de parfois tomber dans le mélodrame, mais ce long-métrage reste tout de même percutant et socialement important.
6. La Forme de l'eau de Guillermo del Toro (v.o. The Shape of Water)
Fable de science-fiction campée en pleine Guerre froide, La Forme de l'eau est d'une beauté spectaculaire. Fortement influencé par l'univers de Jean-Pierre Jeunet, Guillermo del Toro offre un conte moins mythologique que son Labyrinthe de Pan, mais tout aussi captivant. Sally Hawkins offre une composition formidable en concierge muette qui tombe amoureuse d'une créature marine.
5. Mr. Ove de Hannes Holm (v.o. En man som heter Ove)
Délicieux récit non-linéaire, Mr. Ove nage entre comédie et drame avec habileté. L'histoire de ce veuf acariâtre, interprété avec sensibilité par Rolf Lassgård, et de sa petite communauté peuplé de personnages colorés se révèle être un récit candide sur la vie, l'amour et le rapport à l'autre.
4. 120 battements par minute de Robin Campillo
Robin Campillo joue avec la dualité dans 120 battements par minute. Il réalise un long-métrage digne d'un grande fresque sociale et politique sur Act Up Paris et, simultanément, il peint un portrait très intime de la relation amoureuse entre Sean et Nathan. Campillo vogue sans cesse entre le collectif et l'individuel comme pour montrer l'humanité des séropositifs qui ont été si longtemps déshumanisés.
3. Trois affiches tout près d'Ebbing, Missouri de Martin McDonagh (v.o. Three Billboards Outside Ebbing, Missouri)
Dans ce film de vengeance, McDonagh semble avoir trouvé le récit parfait pour exercer son style bien particulier de mise en scène. Moins brutal que ces longs-métrages précédents, Trois affiches tout près d'Ebbing, Missouri est un savant mélange de drame et d'humour noir qui donne à Frances McDormand, en mère vengeresse, son plus grand rôle depuis Fargo.
2. Visages, Villages de Agnès Varda & JR
Bien que Visages, Villages soit un film documentaire, il n'est pas sans histoire. Au contraire, la légendaire Agnès Varda et JR racontent des dizaines de récits dans ce long-métrage. Les histoires d'inconnus qu'ils croisent sur leur chemin et dont ils immortalisent les visages. D'une simplicité désarmante, on ne visionne pas Visages, Villages, on vit cette célébration de l'image. Du pur bonheur sur pellicule!
1. Appelle-moi par ton nom de Luca Guadagnino (v.o. Call Me by Your Name)
Je ne crois pas qu'il faille élaborer très longuement sur un film pour justifier sa qualité. Un bon film, au-delà de la maîtrise dont font preuve ses artisans, est tout simplement une histoire qui vous transporte pendant quelques instants. Un bon film, est une histoire qui vous habite encore lorsque vous sortez de la salle de cinéma et pendant les jours qui suivent. Appelle-moi par ton nom fait exactement cela en racontant l'histoire d'un premier amour entre Elio et Oliver. La réalisation, le scénario, la photographie, les interprètes sont fabuleux, mais c'est la sincérité de ce film qui en fait le plus déchirant et le plus beau de l'année.
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