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CRITIQUE | « Appelle-moi par ton nom » : Toi, mon amour, mon ami

  • Francis Dupont
  • 22 déc. 2017
  • 3 min de lecture

Appelle-moi par ton nom (V.O. Call Me by Your Name) - États-Unis/Italie/Brésil/France, drame, 132 minutes. Réalisation: Luca Guadagnino | Scénario: James Ivory d'après le roman « Call Me by Your Name » de André Aciman | Photographie: Sayombhu Mukdeeprom| Montage: Walter Fasano | Direction artistique: Samuel Deshors | Costumes: Gulia Piersanti | Producteurs: Peter Spears, Luca Guadagnino, Emilie Georges, Rodrigo Teixeira, Marco Morabito, James Ivory, Howard Rosenman | Interprètes: Timothée Chalamet, Armie Hammer, Michael Stuhlbarg, Amira Casar, Esther Garrel, Victoire Du Bois

Film chouchou de cette année 2017, Appelle-moi par ton nom est salué par la critique comme l’un des plus beaux et des plus sensuels longs-métrages de l’année. Déjà lauréat de plusieurs prix et en lice pour trois Golden Globes, dont celui du meilleur film dramatique, le nouveau film de Luca Guadagnino est une célébration d’un premier amour.

Elio Perlman (Timothée Chalamet) est un adolescent de 17 ans qui a toujours le nez fourré dans un bouquin et l’oreille à l’écoute d’une pièce de Bach. Ce jeune homme curieux et savant qui écoule ses étés dans une magnifique demeure avec sa mère (Amira Casar) et son père (Michael Stuhlbarg) dans le nord de l’Italie. Ce dernier est un professeur d’archéologie qui invite chaque année un de ses étudiants à venir passer quelques semaines avec eux afin de lui donner un coup de main avec ses travaux universitaires. En cet été 1983, c’est Oliver (Armie Hammer) qui débarque dans la famille Perlman. Ce grand jeune homme de 24 ans a tout pour séduire et il ne laisse pas Elio indifférent. Au départ, bien qu’il soit d’une nature très chaleureuse, Oliver garde ses distances d’Elio. Pourtant, au fil de l’été, les deux jeunes hommes se rapprocheront jusqu’à ce que leur relation de simple politesse se transforme en un amour ardent. Cette relation qu’ils taisent sera pourtant d’une grande intensité jusqu’à ce que la fin de l’été se pointe le nez.

Appelle-moi par ton nom est adapté du roman de l’états-unien André Aciman. Le bouquin avait déjà une certaine renommée au sein de la communauté LGBTQ et son adaptation cinématographique n’a pas failli à créer un engouement qui dépasse celle de roman. En effet, depuis sa première, en janvier dernier, au Festival de Sundance, le long-métrage de Luca Guadagnino a été projeté à la Berlinale et au TIFF en recevant toujours un accueil chaleureux de la part du public. Cet emballement peut s’expliquer par plusieurs raisons, mais la principale est sans doute l’universalité de son sujet : le premier amour. Film d’éducation sentimentale, Appelle-moi par ton nom est le récit d’une première relation amoureuse vu à travers les d’un adolescent. Difficile de ne pas s’identifier ou, du moins, de se remémorer son premier amour en voyant Elio découvrir l’amour et la sexualité.

Ce sincère portrait d’un premier amour est dû au vétéran James Ivory qui signe une magnifique adaptation d’Appelle-moi par ton nom et à Luca Guadagnino qui embellit cette histoire grâce à sa caméra. Non seulement sa mise en scène est imprégnée d’une langueur et d’une sensualité grâce à laquelle Elio et Oliver sont dans un constant jeu de désir, mais Guadagnino filme l’été italien avec tant d’affection qu’il en fait le parfait décor pour cette relation éphémère. Il faut aussi souligner l’interprétation de Timothée Chalamet, jeune acteur franco-américain, et celle d’Armie Hammer qui sont d’une grande justesse. La chimie entre ces deux acteurs est d’une intensité surprenante. Mention aussi à Michael Stuhlbarg qui, dans un monologue à la fin du film, est d’une touchante sincérité grâce à des paroles d’une grande sagesse.

C’est une tendance de plus en plus répandue, heureusement, dans les films à thématique LGBTQ de ne plus voir les personnages sombrer dans des destins tragiques. Pendant longtemps, le cinéma a associé les destins « marginaux » à la mort et au malheur. Appelle-moi par ton nom fait vivre à ces protagonistes un destin non pas complètement heureux, mais exempt de tragédie. Bien qu’ils soient deux garçons en amour, le récit ne met en lumière que leur amour et non pas les enjeux sociaux liés à l’homosexualité. Voilà ce qui donne à ce long-métrage une portée universelle qui devrait résonner avec un public large.

4½ étoiles

 
 
 

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GRAND ÉCRAN

 

Un blogue qui se consacre à l'actualité cinématographique et à la critique.

ÉVÈNEMENTS À VENIR: 

9 décembre 2017: 30e prix du cinéma européen

7 janvier 2018: 75e cérémonie des Golden Globes

18-28 janvier: Festival de Sundance

15-25 février 2018: 68e Festival international du film de Berlin

 

18 février: cérémonie des BAFTA

2 mars: 43e cérémonie des César

4 mars 2018: 90e cérémonie des Oscars

9-20 mai 2018: 71e Festival de Cannes

 

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