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CRITIQUE | "Joy": la "self-made-woman" de la vadrouille

  • Francis Dupont
  • 27 déc. 2015
  • 3 min de lecture

"Joy" - États-Unis, 2015, comédie dramatique, 2h04. Réalisation: David O. Russell | Scénario: Annie Mumolo & David O. Russell | Photographie: Linus Sandgren | Montage: Alan Baumgarten, Jay Cassidy, Tom Cross, Christopher Tellefsen | Musique: David Campbell & West Dylan Thordson | Direction artistique: Judy Becker | Costumes: Michael Wilkinson | Producteurs: John Davis, Megan Ellison, Jonathan Gordon, Ken Mok, David O. Russell | Interpètes: Jennifer Lawrence, Robert De Niro, Bradley Cooper, Édgar Ramírez, Diane Ladd, Isabella Rossellini, Virginia Madsen, Dascha Polanco, Elisabeth Röhm

La troisième collaboration entre David O. Russell et Jennifer Lawrence était très attendue. Après Silver Linings Book, en 2012, qui a valu l’Oscar de la meilleure actrice à Lawrence, et American Hustle, en 2013, tous les deux encensés par la critique et finalistes à l’Oscar du meilleur film, les attentes étaient hautes pour Joy. Le film n’est certainement pas meilleur que ses prédécesseurs, mais il reste tout de même un bon divertissement.

Inspiré de la vie de Joy Mangano, entrepreneure états-unienne qui a fait fortune avec l’invention d’une vadrouille nouveau genre, Joy retrace la vie de cette femme aux origines modestes, mais à la créativité fertile. Joy est issue d’une famille dysfonctionnelle composée d’une mère dépressive (Virginia Madsen), d’un père irresponsable (Robert De Niro), d’une sœur jalouse (Elisabeth Röhm) et d’une grand-mère bienveillante (Diane Ladd). À la suite de l’échec de son mariage, elle décide de se lancer dans la conception d’une vadrouille qui permettra de nettoyer les planchers plus facilement et plus efficacement. Avec l’aide de son ex-mari (Édgar Ramírez) et de l’appui financier de la riche copine de son père (Isabella Rossellini), Joy lance son produit avec peu de succès. Il lui faudra l’aide d’un producteur de télévision (Bradley Cooper) afin de donner un véritable succès commercial à sa vadrouille. Malgré cette première réussite, bien des difficultés se dresseront encore sur le chemin de Joy.

La grande force du film, et la raison de voir Joy, est la performance de Jennifer Lawrence. La jeune actrice ne déçoit pas dans le rôle principal en insufflant une résilience et une endurance à son personnage. Lawrence s’éloigne des compositions hautes en couleur qu’elle avait offertes dans Silver Linings Playbook et American Hustle pour offrir un jeu plus en retenu. Le reste de la distribution s’acquitte fort honorablement de leur tâche en donnant vie à des personnages tous plus excentriques les uns que les autres. Virginia Madsen est particulièrement drôle en mère recluse malgré la brièveté de ses apparitions.

David O. Russell a été très occupé ces dernières années. Il s’est fait connaître avec une série de films indépendants dans les années 90 avant de revenir avec des films plus accessibles en commençant par The Fighter en 2010. Depuis, il a été finaliste trois fois pour l’Oscar de la meilleure réalisation. Le succès ne se dément pas pour lui. Du moins, jusqu’à maintenant. Avec Joy, qu’il a écrit et réalisé, il retourne au film biographique qu’il avait déjà exploré grâce à The Fighter. Moins conventionnel que ce dernier, Joy manque tout de même du mordant de Silver Linings Playbook et de l’intensité d’American Hustle. D’abord, son scénario dessine de fascinants personnages. Ils sont colorés, bien définis et attachants. Cependant, la trame narrative en souffre. Russell semble avoir passé plus de temps à développer ses personnages qu’à travailler l’histoire de Joy qui se révèle peu originale et prévisible dans ses rebondissements. Par contre, sa mise en scène pallie les faiblesses du scénario dans une certaine limite. L’utilisation de scènes d’un feuilleton télévisé, comprenant une apparition de la légendaire Susan Lucci, et des rêves de Joy se révèle intéressante pour explorer les angoisses intérieures de l’héroïne. Toutefois, la réalisation n’arrive jamais à faire oublier la facilité dans laquelle le récit finit par s’enfoncer.

Joy ne trône pas au sommet des meilleurs films de David O. Russell, mais il reste un bon divertissement pour ses personnages excentriques. Il faut tout de même saluer l’audace du réalisateur d’avoir voulu porter à l’écran une histoire qui, de prime à bord, semblait banale. De plus, les histoires de « self-made-woman » étant plutôt rares à Hollywood, Joy se démarque en faisant de la place à un personnage féminin fort, chose encore rare aujourd’hui, malheureusement.

3 étoiles

 
 
 

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